THEOLOGIE ET SOSISTIQUE, OU L'OEUF ET LA POULE



Bien que la sosistique soit une science qui commence tout juste à être connue du grand public, ses origines remontent à la nuit des temps. Je n'en expliciterai pas ici les fondements mathématiques, qui ont déjà été partiellement dévoilés par mon éminent collègue, le Dr Hugues Bergès. Il ne sera ici question que des relations de la sosistique avec la théologie, trop souvent ignorées, même par certains soi-disant "spécialistes" auto-déclarés... Sans pour autant être exhaustifs, nous nous bornerons ici à éclairer la sosistique par la théologie chrétienne, qui sans aucun doute est celle qui a eu le plus d'influence sur le développement de cette science.

Le fondement de la sosistique au point de vue théologique, et donc philosophique, remonte à l'Ancien Testament. Celui-ci relate en effet, comme chacun sait, que Dieu créa l'homme à son image. Et c'est bien dans cet acte divin que se noue le drame qui aboutit à la création de la sosistique. En désignant l'homme comme une sorte de reflet, Dieu invente le concept de sosie, niant par là-même son unicité revendiquée par la religion chrétienne, et dans le même temps jette l'homme face à lui-même: en effet, si l'homme est un reflet de Dieu, chaque homme est un reflet d'un reflet d'un reflet... de Dieu. On constate donc que les fondements mathématiques de la sosistique sont corroborés par les écrits bibliques, qui sont cependant souvent en contradiction avec les affirmations de la science moderne. N'est-ce pas là une preuve supplémentaire de la véracité de la théorie sosistique, déjà pressentie par nos lointains ancêtres, pourtant privés de tout outil mathématique adapté à l'étude sosistique ?

Nous parlions à l'instant du drame qui se nouait dans le geste inconsidéré de Dieu au moment où il façonne l'homme dans l'argile. Ce drame réside dans l'irréductible question de l'identité. Malgré les conquêtes successives de la philosophie moderne, qui a fini par imposer l'idée de l'individu, rien ne peut empêcher l'homme de se poser cette éternelle question: qui suis-je ? Nous sommes tentés de répondre: le Nième reflet de Dieu. Cette réponse, outre son apparente facilité, ne donne qu'un élément très succinct d'éclaircissement, sans préciser le degré de reflettude (ce terme, forgé par le grand sosisticien Guillaume de Graindault au XIe siècle, désigne la relation du reflet à son modèle), et pour cause: qui saurait dire avec certitude le trajet suivi par l'image de Dieu à travers le temps, l'espace et les hommes ? Seule la théorie mathématique permet, à partir du choix d'un référentiel de départ, de fixer cet élément à une valeur donnée.

Mais si chaque homme est un reflet de Dieu, Dieu est alors aussi un reflet de l'homme. Aussi peut-on dire, au grand dam des théologiens dogmatiques, que Dieu est à l'image de l'homme. La relation de sositude (ce terme apparaît pour la première fois dans le Grand traité de sosystyque aplyquée de Fulbert le Fourbe, maître et précepteur de Guillaume de Graindault) est donc bijective entre Dieu et l'Homme. Cet axiome est l'une des bases de la sosistique mathématique fonctionnelle.

On constate donc ici à quel point l'acte de Dieu est irréparable: en créant l'homme, il se désigne lui-même comme reflet d'un reflet et s'annihile donc lui-même en temps que Dieu. En effet, sa volonté n'est plus alors que le reflet de la volonté des hommes. La volonté divine est par conséquent ballotée entre les extrêmes les plus divers. Peut-on encore parler de volonté divine ? C'est l'une des grandes questions de la théologie moderne. Où l'on voit à quel point il est difficile de trancher qui de la théologie ou de la sosistique à engendré l'autre...

Dr Xavier Rabilloud, membre de la commission Sosistique et Démocratie,président de la Sosistical Secret Society